La Vie de château
Alyson Hannigan & Neil Patrick Harris dans How I met your mother (2005-2014) de Craig Thomas & Carter Bay
Il est temps de se mettre à jour. Le premier article de mon rayon de bonnes nouvelles concerne mon logement. Cela faisait un an que je dépérissais dans un petit studio suite à la rupture de ma coloc avec Portos. Cet appartement je l'ai détesté à la minute où j'ai emménagé dedans. Immeuble récent mais qui tombe en ruine à vue d'œil, défauts électriques, pannes d'eau, ascenseur HS, voisins désagréables et bruyant... Choisit par défaut, plus que par choix. Il symbolisait pour moi un échec cuisant.
A 27 ans, après 3 ans de CDI dans une grosse boite, il ne m'était pas possible de me payer seul un meilleur appartement que lorsque j'étais étudiant, en CDD ou en recherche d'emploi. Alors je veux bien que l'immobilier en région parisienne ne soit pas donner, mais les bâilleurs et les agences de locations sont justes des fous furieux. J'ai même vu une annonce où pour un modeste studio, loin de toutes commodités, ils demandaient un salaire équivalent à 3,5 voir même 4 fois le montant du loyer. Et ce dernier était loin d'être donné. On marche sur la tête. Si je gagnais mensuellement cette somme là je ne louerai pas un studio pourri mais j'achèterais un F3. Le problème est qu'il de plus en plus difficile de s'en sortir seul. Célibataire peut rimer avec galère. Ce n'est pas par plaisir que nous sommes une génération de Tanguy. La seule pensée de devoir retourner vivre chez mes parents m'aurait achevé.
Le jour même où Portos m'a appris son départ je me suis inscrit au programme de logement de mon entreprise. Un organisme propose des logements HLM en fonction de critères sociaux et d'urgences. Je n'ai jamais eu de nouvelles dans le délai très court des 3 mois que j'avais devant moi. Au bout du compte j'avais trouvé ce studio, le seul à un prix abordable dans le parc locatif privé. Et le temps est passé. Au bout d'un an j'ai reçu un coup de téléphone. L'organisme m'appelait pour savoir si j'étais toujours en recherche de logement. Au bout d'un an... Je me doutais bien que mon dossier n'était pas sur le dessus de la pile mais le "Ah bah vous avez DEJA trouvé alors ?" m'a fait rire. Heureusement, sinon cela ferait 10 mois que je serais à la rue.
Les deux premières propositions me sont parvenues à deux mois d'intervalles. Des logements grands, peu chers... mais dans des quartiers ou des villes ultra craignos du genre au quinzième étage sans ascenseur d'une citée du 9.3. Pas vraiment ce que je cherchais non plus. L'urgence n'étant plus d'actualité j'ai pu prendre le luxe de les refuser et d'affiner mes critères de recherche au fur et à mesure. Et arriva donc l'offre : trop belle pour être vraie. Un F2, flambant neuf, dans la commune la plus cossue du coin, pour ne pas dire un village, avec également les impôts locaux les plus faibles (merci Mickey) le tout pour un loyer dérisoire (40euros de plus pour doubler ma surface habitable). Cela signifiait aussi abandonner les transports en commun. Le RER A et ses pannes à répétition ne me manquent pas.
Je n'ai pas hésiter une seule seconde. J'ai demandé immédiatement l'autorisation de le visiter. Je suis tombé directement amoureux. Quartier calme, loin du bruit et de la circulation, des pièces immenses et claires loin de mon clapier et de ses murs couverts de papier peint dégueulasse. Cette chambre et là... un dressing immense. Bon où est-ce que je signe ??? J'ai donc déposé mon dossier de candidature sans vraiment trop oser y croire.
J'ai reçu la nouvelle la veille de Noël, l'appartement est à moi. Même s'ils m'ont baisé la gueule pour la taxe d'habitation en me faisant signer en panique au 31 décembre, je suis super content. A 29 ans j'ai enfin un vrai logement d'adulte sans devoir me résigner à manger des pâtes tous les jours. Bonheur. Qu'on bénisse le mec qui a inventé le Locapass et le 1% logement. J'ai emménagé depuis le 1er février avec l'aide de mes amis les plus proches ainsi que ma famille. Une belle journée. Trois semaines plus tard je faisais l'état des lieux de sortie du studio. L'agence n'avait pas tardé à trouver un nouveau locataire (et aurait même pu s'y prendre plus tôt) me faisant ainsi économiser 2 mois de loyer en double sur mon préavis.
C'est con à dire, mais ce changement m'a fait du bien. J'irais même jusqu'à dire qu'il m'a redonné un peu de confiance en moi et espoir dans l'institution pour laquelle je travaille. Je trouve quand même dommage que pour cela il faille passer par un logement social. Aujourd'hui je n'ai plus de honte ou de réticences à inviter des proches chez moi. Reste maintenant à répondre à la question que tout le monde me pose : "Quand est-ce que tu inviteras une fille chez toi ?"