Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Born to resist
Visiteurs
Depuis la création 12 540
25 avril 2014

Les Amitiés maléfiques

x-men-xavier-magnetoPatrick Stewart & Ian McKellen dans X-Men (2000) de Bryan Singer

               Bon, et maintenant ? Je suis installé. Mon train-train reprends tout doucement. On est en pleine phase descendante au boulot. On cravache la moitié de l'année, on se fait chier à regarder la pendule pendant l'autre. J'attends ma promotion. J'écoute l'aigreur de mes collègues. Ceux qui pensent que le monde ne pourrait pas tourner sans eux. Comme disent les anciens : "Les cimetières sont pleins de gens indispensables". Je suis passé par cette phase. Je ne dis plus rien. J'organise. Je prends de la distance. J'ai su la dépasser à temps. Mais pas toujours évident lorsque le collègue en question est ton plus vieil ami, Adam. Je comprends pourquoi on dit que travailler en famille n'apporte que des problèmes. Je suis capables de faire la part des choses. Je suis de moins sûr que ce soit également son cas. Depuis quelques temps son égoïsme n'a d'égal que son ingratitude. Je le savais égocentrique, mais pas à ce point. Déception. Je développe petit à petit une antipathie à son égard qui en devient presque physique. Mon altruisme me perdra. Tant pis, j'arrête les frais. Je prends désormais mes décisions en mettant mes intérêts en première ligne. J'ai donné assez de sacrifices sur l'autel de l'amitié. Pour ce que j'y ai gagné ça n'en valait pas la peine. Il est temps que l'un de nous s'en aille. Il a postulé dans un autre service. J'espère qu'il l'obtiendra ce poste pour son bien ainsi que pour celui de ce qui reste de notre relation.

              Récemment Atos a coupé les ponts avec Nico, son Adam. Ce genre de conflit m'attriste. Un chagrin d'amitié affecte plus qu'une déception d'amoureuse. C'est Hiroshima dans ma tête. Se brouiller avec un ami de longue date, c'est comme renier un membre de sa famille. On conçoit mal la possibilité de vivre sans une telle personne, celle qu'on aurait peut-être choisi comme témoin de mariage ou pour être parrain de ses gosses. Un jour on la perd, dans la plupart des cas à cause de broutilles qu'on n'a pas su dépasser. C'est aussi difficile à accepter qu'un décès. C'est un travail de deuil. Je n'en suis pas encore là avec Adam. Les choses ne se disent pas mais se ressentent.

               Ce que je trouve le plus horrible c’est la facilité avec laquelle les choses se passent. Les jours, les semaines, les mois, les années passent. L’oubli fait son travail. Les guerres froides s’éteignent. L’ami éternel n’est même plus persona non grata. Il ne devient plus qu’un vague souvenir. D’autres prennent la place. Peu importe ce qui va arriver, seul compte ce qui s’est passé.

Publicité
Commentaires
Born to resist
Publicité
Born to resist
Derniers commentaires
Archives
Publicité