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Born to resist
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19 juillet 2016

Voyage en Italie

BonnieandclydeFaye Dunaway & Warren Beatty dans Bonnie et Clyde (1968) de Arthur Penn

             Ecrire c’est bien, pour dire quelque chose c’est mieux. J’ai souvent tenté mais n’ai jamais réussi à le finir. Finir quoi ? Ce texte qui explique la fin de l’histoire d’un type névrosé et solitaire perdu dans une quête indéfinissable ?

Certains intellectuels prédisaient la fin de l’Histoire (celle avec un grand H) avec la conclusion de la Guerre Froide et la chute du bloc soviétique. Ils s’imaginaient sûrement que l’hégémonie d’une seule et même puissance sur le monde transformerait ce dernier en arc-en-ciel à Bisounours. C’était une analyse ridicule, balayée de plein fouet par le 11 septembre 2001. L’Histoire ne s’arrête pas et ne s’arrêtera jamais. On ne peut pas vivre sans enjeux et qui dit enjeux dit obstacles. Les objectifs changent, c’est tout.

Je ne renie rien. Je ne suis plus la même personne. J’étais perdu, noir, blessé, parfois aigri, profondément triste. J’ai passé beaucoup de temps à pourchasser un mirage, ma chimère, ma licorne... Il m’aura fallu un double mawashi geri dans les couilles pour sortir de ma torpeur.

Plus de questions à se poser. Plus de regrets à ressasser. Plus de remords à s’infliger. J’ai regardé devant moi et j’ai avancé. On ne meurt pas forcément en embrassant la lumière au fond du tunnel. J’ai saisi la première occasion qui s’est présentée à moi. J’y ai mis toute mon insouciance pour la toute première fois. En fait, c’était du désenchantement et de la désinvolture :

« Pourquoi pas ? Au pire je passerai juste une mauvaise soirée. Allons y… »

Cette soirée dure depuis deux ans maintenant. Je n’ai jamais regretté avoir tendu cette petite perche. Tout s’est enchaîné très vite. Un voyage en couple alors que nous ne savions pas encore si nous en étions un. Cette impression de vivre une autre identité dans un monde parallèle où tout va pour le mieux. Pourtant je n’ai jamais été autant moi-même. Je me suis même dit parfois que je l’étais un peu trop… moi-même. Ça n’a pas semblé la déranger. De fil en aiguille et de chambres à coucher en cabines de douche, ce qui m’apparaissait comme une belle complicité s’est transformé en quelque chose de plus fort. Une chose que mes expériences passées ne m’autorisaient pas à exprimer haut et fort. Je lui ai donc murmuré de ma plume lorsque j’aurais voulu le hurler au monde entier. Apparemment mon surmoi est plus doué pour partager mes angoisses que mon bonheur. Je n’ai pas réussi à vous l’écrire. J’ai eu du mal à le lui dire. Comme s’il allait s’échapper de ma bouche pour le perdre peut-être à jamais. Cette superstition. La peur est-elle toujours là ? Non. C’est autre chose. Je n’ai plus peur. Je suis serein. Elle est mon équilibre dans la Force, celle qui contient mon côté Obscur.

La plupart du temps j’écrivais mes frasques parce que j’avais le cerveau en vraque. Je le faisais pour me défouler et remettre de l’ordre dans mes pensées. Aujourd’hui j’ai les idées claires. Je n’ai plus besoin de faire le vide. Ce blog était ma béquille virtuelle, j’en ai désormais une autre, plus réelle. Mon but n’est plus de comprendre ma solitude. J’ai appris à lâcher prise. Je détourne le regard de mon passé pour rester de plein pied dans mon présent. No Future.

Je connais la fragilité de mon esquif. Je me suis endurci, à tout point de vu. Je suis parfois le cynique que je redoutais devenir. Peu importe, je profite pour moi. Pour moi… Pour moi… Pour nous… Que ces mots sont doux lorsqu’ils sont réellement appliqués. Je ne me tue plus dans la culpabilité d’un hypothétique égoïsme. Je prends désormais soin de moi avant tout. Cela me réussit.

Elle m’a rejoint dans mon appartement, depuis plus d’un an déjà. Elle a déjà fait plus de concessions que je n’en aurais imaginé. Nous avons des projets plein la tête, de belles ambitions. Oui : mon « je » est devenu notre « nous ». Je l’ai reproché à d’autres, je comprends désormais ma bêtise. La route est encore longue, le champ des possibles immense…

Est-ce un message d’adieu ? Mon happy end ?

Pour ce blog peut-être. Il ne s’agit plus que d’un vestige dans le meilleur des cas et d’une bombe à retardement dans le pire…

Peut-être ferais-je autre chose pour partager la suite de cette aventure.

Peut-être pas…

Le Canard enragé ne résiste plus : il vit.

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Commentaires
D
Non mais c'est quoi ces excuses bidon ? Je vis en couple, je suis maman et je blogue ! Alors hop hop on se bouge le cucul et on poste (et avant 2017 sinon je viens en personne te botter les fesses). Je suis sûre qu'à ton taff il y a plein de trucs croustillants 😉 et je me suis toujours demandé ce qu'était devenu ton pote qui était avec une coupeuse de couilles. Bref on veut du potin !!!! Lol
Z
J'aime beaucoup cet article où on te sent très serein. Je suis contente que tu sois passée par dessus tes démons et tes angoisses. <br /> <br /> <br /> <br /> Après je serais ravie de te retrouver sur la toile, je suis sûre que tu as toujours des trucs à dire ;-)
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