Monsieur Luc

        Quand on lit les journaux, la presse spécialisée ou la télévision c'est toujours le même constat. Luc Besson est décrit comme un piètre réalisateur mégalomane, intéressé seulement par son nombril, l'argent et le pouvoir. Si vous saviez à quel point tout cela est faux. Mardi dernier on a eut la chance, l'honneur (je le pense) de pouvoir le rencontrer et converser avec lui à la fac. Il a été présenté comme il se doit par nos enseignants, une bande de loosers du septième art, frustrés qui passent leurs cours à lui casser du sucre sur le dos mais devant lui c'était plutôt cirage de pompes. Ils sont pathétiques, méprisables. Les master2 pro chargé d'organiser la conférence commencent alors leur speech : une biographie longue et ennuyeuse, a expliquer sa filmographie que tout le monde connait et s'apprêtaient à passer un extrait de Léon... pire qu'un exposé de 4ème et surtout tellement inintéressant. Il leur a alors dit d'arrêter, que la fac ne donnait droit qu'à deux heures et qu'il n'était pas venus pour qu'on lui passe de la pommade, qu'on lui jette des fleurs et qu'on s'extasie devant des films qu'on a tous déjà vu. Il leur a cassé un peu leur truc. Ce qu'il voulait avant-tout c'était parler avec nous, nous apprendre ce qu'il pouvait, raconter son expérience et donner d'éventuels conseils. Ce n'est pas un mégalomane, c'est un grand enfant passionné et décomplexé. Il fait ce qu'il aime et c'est ce qu'il a essayé de transmettre : ne jamais tomber dans le compromis, ne pas faire de complexe, assumer ses goûts et ne chercher à plaire à personne d'autre qu'à soit-même. J'ai plus appris en deux heures avec lui qu'en 4 ans de cours. Les anecdotes étaient intéressantes, enrichissantes et parfois croustillantes. Il avait refusé d'être filmé ce qui lui a permit de se lâcher dans ses propos et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est franc du collier, l'une de ses qualités principales sans aucun doute. Un autre trait important du personnage c'est son humour. On a vraiment passé 2h délicieuses n'hésitant jamais à échanger quelques vannes avec les intervenants et ceci même quand un abruti, surement aigri ne pas avoir put entrer (notre petit amphi était comble), a déclenché l'alarme à incendie. On peut dire ce qu'on veut sur lui, et c'est souvent n'importe quoi il faut le rencontrer pour bien s'en rendre compte, mais il est d'un grand charisme et surtout sa passion du cinéma est incroyablement communicative. Je n'ai jamais eut autant envie d'écrire et de tourner qu'en sortant de cette salle ce soir là. Le mot de la fin "Vous avez la chance d'étudier tous ensemble votre passion, le groupe c'est ce qu'il y a de plus important. On ne fait rien seul. Je suis content d'être venu, c'est important, vous faites parti de l'avenir du cinéma français et il en a besoin." Il y avait beaucoup de sceptiques avant le début, beaucoup "d'anti-Besson" dans ce milieu universitaire prout-prout, mais tout le monde en est sorti conquit. Il n'a pas de préjugé entre les genres, lui, il n'y a que LE cinéma. Il est repartit comme il est venu, sur sa moto. Il s'est passé quelque chose ce soir là.

Merci monsieur Besson

Mardi prochain c'est Benoît Poelvoorde qui vient nous rendre visite.
J'ai de la chance, je le mesure, dommage que tout le monde n'en fasse pas autant.