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Born to resist
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29 avril 2014

After

ScreenShot029

           Au moment où j'ai vu ce changement de statut sur le facebook de mon ex j'ai ressenti des sentiments contrastés. Tout d'abord celui d'avoir définitivement "perdu" cette rupture. Non pas que ce soit une compétition mais on n'espère jamais être le dernier à se recaser. Ensuite, un soulagement. La porte se ferme et la tentation de revenir en arrière par nostalgie ou déprime s'atténue. La seule option restante étant d'aller de l'avant. Ce n'est pas plus mal. Je suis content pour elle. C'est quelqu'un de bien. On ne s'est pas parlé depuis longtemps mais il n'y a aucune animosité entre nous. Content pour elle, mais définitivement déçu par mon propre cas.
            Cet "événement" est survenu la veille d'un week-end chargé et festif : la soirée de départ de L. pour l'autre bout du monde, les 30 ans d'un copain, l'anniversaire de ma sœur et la traditionnelle chasse aux œufs avec ma nièce... De quoi penser à autre chose et si possible se retourner la tête. Si J. a trouvé chaussure à son pied il est temps qu'au moins j'ose à nouveau entrer chez le cordonnier le plus proche.
           Et quoi de mieux qu'une soirée jusqu'au bout de la nuit dans un bar à cocktail de Paris avec une foule de gens que je ne connais pas ? Je n'attendais pas grand chose de cette fête sinon passer un peu de bon temps et profiter de l'open bar. Je m'y suis donc rendu décontracté, heureux d'avoir enfin l'occasion de faire quelques nouvelles rencontres. Sauf qu'à cette soirée, mis à par L. je ne connaissaispersonne. J'avais l'impression d'être le seul dans ce cas. J'ai à nouveau pu constater mon incapacité à socialiser facilement en perdant ma langue et en me retrouvant plus tendu qu'avec un balais dans le cul. J'avais l'impression de revivre les boums de mon enfance, à siroter mon verre, collé aux murs, en attendant ou en redoutant que quelqu'un s'intéresse à moi. La différence c'est qu'il ne s'agit plus de grenadine. La bière et le punch aide à descendre de quelques crans mais ce n'est pas encore ça. Ces gens ont l'air tellement (trop) cool. Soit le snobisme d'hipsters bobos, inconscients de leur propre condition sur laquelle ils se plaisent pourtant à cracher, me rebute soit le brio et la vie passionnante des autres m'intimide. Comme souvent je n'arrive pas à trouver ma place, trop guindé pour la campagne, trop péquenaud pour la Capitale. Impossible de suivre une conversation correctement avec cette musique qui nous crache dans les oreilles. L. disparaît toutes les cinq secondes pour tenter de voir un peu tout le monde. Je ne la vois pas et en je n'ai pas envie non plus de la coller. Je passe mon temps à regarder l'heure sur mon téléphone qui ne capte pas au fond de ce sous-sol lutétien. Si ça continue comme ça je ne vais pas m'éterniser. Les boissons commencent à se faire rares et je commence à calculer une heure de départ poliment appropriée.

          C'est à ce moment là qu'arrive Babs, une copine de fac accompagnée d'une petite blonde que je ne connaissais pas. Pas non plus un top model mais mignone. Je n'ai pas réussi à en détacher mon regard. Je me suis dis : "Tien, et si...". C'est comme ça que Babs a sauvé ma soirée. Déjà parce qu'elle-même est assez plaisante, parcequ'on s'entend bien et qu'on ne se voit pas souvent et puis parcequ'elle m'a fait faire de la connaissance de cette demoiselle que je vais appeler Fraise (j'ai une référence bien à moi pour le choix du pseudo). Par contre mon balais dans le cul était toujours là et c'est plus facile de danser tout seul devant ma glace chez moi qu'avec ça dans ce lieu. Je n'ai pas non plus retrouvé mes mots qui ont dut partir en vacances avec mon cerveau et mes couilles. Bref, pour ne pas changer mes mauvaises habitudes dans ce genre de situation : j'ai été catastrophique. Et pourtant, le courant semblait bien passer quand même. On s'est rarement quitté du reste de la soirée et même quand certains gars venaient lui parler, elle revenait vers moi. J'ai presque réussi par moments à retrouver un peu de mon humour au fond de mes poches. Elle est cultivé (encore une prof), elle a de l'humour et du pep's, sans se la péter. Bref, ce que j'aurais donné comme critères de la femme qui pourrais me faire craquer si on me posait la question. On pourrait croire qu'elle était là exprès pour moi, précisément ce soir là. Vu de l'extérieur on se dit alors : "Et bah ! Il n'y a plus qu'à !" Oui, il n'y avait plus qu'à... Il n'y a eu plus qu'à "Rentrez bien et à bientôt!" devant une bouche de métro. Quel couillon. Hésitations et tergiversations en pagaille alors que quelques minutes auparavant ça n'a été qu'une succession de perches tendues vers moi à base de : "Oh mais c'est loin chez toi et le RER à cette heure ci ce n'est pas sûr...". Une fois de plus j'ai bloqué. J'ai flippé. Ce n'est pas un problème de cordonnier, même avec une chaussure sur mesure et semelle orthopédique je n'y arrive plus. A ce stade c'est un bon podologue qu'il me faut. Je déglingué et ça me fait peur, peur de rester dans cet état, de rester seul. Pour certains, et j'en connais, cette peur se traduit par un irrésistible besoin d'accumuler les conquêtes. Moi, c'est l'inverse. Je n'ai pas la pathologie la plus plaisante des deux.

How I met your mother 8x20 - Time Travelers - Coat Check Girl

Jayma Mays dans How I met your mother (2005-2014) de Craig Thomas & Carter Bay

             Je réfléchis trop. Lorsque je rencontre quelqu'un j'appréhende déjà toutes les suites possibles à l'événement et comme je ne suis pas d'un optimisme à toute épreuve, je retiens rarement les meilleures route possibles. Le temps que je lui fasse la bise, dans ma tête on s'est déjà emballé, fiancé, marié, fait trois gamins, passé tous les week-ends à se faire chier chez ses parents, engueulé pendant des mois pour finir par un divorce impitoyable où je n'aurais même pas la garde des poissons rouges et qui me déprimera tellement qu'on me retrouvera pendu au lustre en accusant mon entreprise. La vie change avec... Oui, ça fait beaucoup en un battement de cil. J'ai presque eu autant de relations fictives que réelles. C'est épuisant. Je n'ai plus aucune confiance dans les autres. Je rêve d'insouciance et de ne pas me poser ces questions stupides. J'ai juste envie de ne rien me dire. Je vendrais ma mère pour un "Banquo, on tente le coup !" et prendre les choses comme elles viennent. De la spontanéité, bordel ! Non. Rien, je n'ai même pas pris son numéro ni tenté une quelconque approche explicite. En me réveillant le lendemain, j'ai reçu son invitation à l'ajouter sur mes réseaux sociaux. Elle m'écrit en message privé, et moi je persévère dans ma connerie avec des réponses à coté de la plaque... quand je lui réponds. Je fais du déni. Je gagne ou perds du temps, c'est à voir. Je me dis que je verrais ça plus tard mais pas maintenant. J'ai pas le temps. Maintenant je dois m'ennuyer et me morfondre. Je verrais quoi ? quand ? Ces chose là n'attendent pas. Je me cache derrière mon petit doigt pour qu'on m'oublie. Je n'aime pas ma vie. Je ne fais rien pour l'arranger. Je fais même tout pour qu'elle ne change pas tout en rêvant d'exaltation. Fraise doit se dire que je suis gay ou demeuré, peut-être suis-je même les deux qui sait ? Je me complais dans le syndrome d'handicapé sentimental. Cela fait une semaine maintenant, ce passera-t-il quelque chose ou était-ce un acte manqué de plus à mon palmarès ? Sait-on jamais...

             Sinon que dire d'autre ? L'anniversaire de mon pote ? Pas grand chose étant donné qu'on ne se voit plus qu'à ces occasions et encore... Il a passé la soirée à se faire pourrir par sa copine qui avait tout organisé, pour s'être fait grillé en train de fricoter avec une autre. En même temps, il l'avait bien cherché. La plupart des gens ne sont pas venus. J'espère que je fêterais mes trente avec plus de cinq personnes et trois Curly... Cette soirée m'aura au moins permit de revoir Lau que j'avais perdu de vu depuis sa grossesse... il y a maintenant deux ans. Et je n'ai pas encore vu son gamin. Toujours aussi sexy, elle s'est même refait les seins. Il y a des choses que je ne comprends pas... Toujours la même question qui tue : "Mais et toi alors ? Comment ça se fait que tu es encore célibataire ? C'est pas possible..." avec un air de dépit. Ah, la question. Elle y avait pourtant assez bien répondu lors du mariage de Vince : j'ai tout mais je ne suis pas assez prévenant. Être gentil ne suffit pas, c'est même un tue l'amour. Evidemment lorsqu'on est une bombe atomique sur talon aiguille, on ne doit pas rencontrer ce problème.

A-12

Josh Radnor dans How I met your mother (2005-2014) de Craig Thomas & Carter Bay

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Commentaires
Z
Je rejoins un peu Marlowe, ce n'est pas parce que tu as le sentiment que c'était catastrophique, que ça l'a été. Peut-être qu'elle a vu les choses sous un autre angle. Est-ce que tu as essayé de la recontacter depuis ? organise une soirée avec ta pote et elle ou demande le en ami sur ce merveilleux fb ;-) n'importe quoi pour pas perdre le contact. Je crois en toi !! :-)
M
Moi je suis pas sur que ce début avec "Fraise" (marrant, j'ai une peluche en fraise que j'appelle Fraise et elle est très mignonne...) soit si catastrophique que ça...si elle est comme moi, moi j'ajoute pas sur FB des gens qui m'emmerdent (bon, je suis pas une réfèrence mais quand même). Donc ne voit pas tout en noir dès maintenant ! Ta description de la manière dont tu imagines dès le début tes relations est marrante, c'est exactement comme dans Bridget Jones !!! :-) Pour finir sur le point de tout gâcher avec les gens, je pense que pas mal de gens ressentent ça dans le fond (moi compris), et oui c'est une maladie qui gâche vraiment la vie liée effectivement probablement à un manque d'acceptation de la réalité comme elle vient...on finit par ne voir que les bas et passer à coté des hauts que l'on croit impossibles...
D
Pour t'avoir déjà vu en vrai tu n'as rien d'un coincé du cul :) Et les gens qui posent la question "et toi alors, gnagnagna...", c'est juste pour bien souligner que EUX sont heureux et toi, forcément célibataire tu déprimes devant ta télé avec une bière à la main et une zappette dans l'autre. Dis-leur "merde" une bonne fois pour toutes ;)
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