Tout seul ensemble

    Je suis entre la lumière et le gouffre. Un rien pourrait me faire basculer d'un coté comme de l'autre. Vendredi, Aramis nous a présenté son copain. Il a l'air vraiment heureux pour la première fois depuis un bout de temps. Je suis content pour lui, il le mérite. Pourtant quelque chose ne va pas pour moi. Quand on est en groupe, j'ai tendance à faire le clown plus qu'à l'accoutumé. Le rire comme masque... Il me manque quelque chose. C'est incroyable à dire et ça m'écorche les doigts quand je l'écris mais je crois que le bonheur amoureux des autres commence à m'éclabousser. Dans ces moments là je pense à quoi? Au passé, à ce qu'était ma vie il y a encore quelques mois, à C. ... Tout a changé si vite. J'aimerai pouvoir m'en foutre, oublier, mais ça me revient dans la gueule comme un boomerang quoi que je fasse. Je suis à la recherche de mon exorcisme. Il y a trop de choses que je ne comprend toujours pas, trop de zones d'ombre, de non-dits et je suis quelqu'un qui aime bien comprendre les choses. Connaitre son point de vue. Je veux savoir où je me suis planté dans l'histoire... ce qu'il a de plus que moi. Trouver la paix. Tout cela est naïf, irrationnel  et surtout inaccessible. J'essaie de me convaincre qu'il ne s'agit que d'un relan de mon orgueil blessé, que je suis au dessus de l'amertume, que je vaux mieux que ça... Mais je reste un être humain. Surement autant bourreau que victime dans cette histoire.

    Tout ce que je sais faire depuis que je me suis sorti la tête de mon film, c'est la fête, bouger, rigoler, boire. Il ne suffirait que d'un seul temps mort pour que cette sensation ne se transforme en autre chose. J'ai besoin de fraicheur, de la rencontre qui fait boom... Je voulais prendre du bon temps et m'amuser un peu avant de reprendre quelque chose de sérieux. Je ne suis pas fait pour ça. J'ai confiance en moi, ça n'a pas toujours été le cas. On m'a dit quatre fois que j'étais beau garçon en une semaine, ça fait du bien a entendre mais j'aimerai que cela vienne d'autres personnes que d'un ami, d'une quadragénaire dans les vignes, d'une ex-collègue de ma mère et d'un gay. La rentrée va arriver avec son lot de nouvelles têtes. Espoir de voir, d'oser.  Je ne veux plus me sentir seul parmi les miens. Il faut socialiser, alors socialisons, mais d'abord il faut que je me détache des derniers poids qui emprisonne ma tête, mon coeur et mes couilles (pour ne pas citer Grand Corps Malade).

    Voilà, c'était l'article coup de blues du jour dans une vie pourtant sans nuage. Fallait que ça sorte que ça s'organise, que ça s'éclaircisse. C'est fait, maintenant je peux écrire autre chose. Peut-être une nouvelle, j'ai une histoire qui me trotte dans la tête depuis un bout de temps... "Y'a plus qu'à" comme dirait l'autre.