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Born to resist
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8 avril 2007

Quand la fin appelle un début

12050392_p    Je suis dans une période de flottement inédite et assez étrange. Accaparé par la fin de mes études qui se profile plus vite que je ne le pensais, je n’ai pas eu le temps de me morfondre sur moi-même. Etrange sensation. Je ne dois pas vraiment réaliser ce qui vient de se passer. Je m’angoissais pour un rien. Je me prenais la tête sur tout. Et maintenant j’ai la tête aussi vide et tranquille que si j’avais fumer quinze pétards.
    Un petit rappel des faits s’impose peut-être, étant donné que je m’installe tout juste sur cette plate-forme. Cela faisait un peu plus d’un an que je sortais avec une belle et ravissante jeune fille, fraîche et drôle… bref la fille dont tout homme hétéro ou lesbienne rêve. Oh que la vie fut douce. Les six premiers mois, ceux de l’insouciance et de la découverte, compterons certainement comme quelques-uns uns des plus beaux de ma vie dans une année 2006 qui restera pour moi exceptionnelle. Les yeux de l’amour masquent tout et la dopamine coulait à flot dans mon cerveau.

    Les premiers nuages sont apparus au mois d’août, l’été nous aillant séparé de la mi-juin à la fin juillet. Une attente sans doute bien trop longue pour moi sans nouvelles, peut-être en attendais-je trop et une digestion difficile pour elle. Août : nous travaillons tous les deux dans la même boite, services et étages différents. Nous n'avons fait que nous croiser et les retrouvailles glaciales auxquelles j’ai eu droit n’ont rien arrangé. Amour excessif, frustrations… il n’en fallait pas plus pour qu’une jalousie féroce, dont je m’ignorais la capacité, ne s’empare de moi. Notre première soirée de liberté, elle la passa chez un ami avec qui ses liens me demeurent flous et moi j'étais seul à attendre désespérément un signe de vie, en train de m’enfiler bières et pizzas en zappant devant les clips de MTV, un porno mal doublé et les séries Z du satellite en compagnie de deux amis que j’ai appelé pour tenter de m’occuper la tête. Poignard dans le cœur, poignard dans le dos. En ai-je trop fais ? Je ne saurais jamais ce qui s’est passé ce soir là. Je n’ai que sa bonne foi que je crois sincère en guise de preuve. Mais je ne peux m’empêcher d’y penser…  1 gars, 1 fille, seuls… il y a pas 300 possibilités et ca m'a bouffé.

    A partir de là, rien ne sera jamais plus pareil. Les choses traînent, les malaises s’installent comme les doutes et les non-dits. Cet amour n’était peut-être que passion, et la passion est fugace. Un jour un copain m’avait dit «quand ca ne va pas au lit il faut se barrer». Je l’avais sermonné, naïf que j’étais. Je pensais que les sentiments étaient plus forts que tout, qu’ils permettaient de tout réparer, pardonner… Que le sexe, n’était qu’un bonus. Mais j’ai dut me rendre compte au fil des années que le plaisir de la chaire n’est pas qu’un simple plaisir en prime. C’est un réel besoin mais aussi un baromètre hors pair de l’état d’une relation. Quand le désir file ou qu’il n’est plus réciproque à quoi bon se faire du mal en attendant je ne sais quoi ? Les choses allaient et venaient. Se faire une raison. Patienter. Faire des efforts ou des petits plaisirs. L’impression de s’installer dans une relation de plus en plus éloignée mais confortable. Je n’ai pas sut voir ses efforts, elle n’a pas sut voir les miens. Et pourtant je l’aime…

    Les mois passent. Les deux derniers furent terribles pour moi. Ma petite déprime chronique s’est transformé en véritable dépression nerveuse. Le mal était partout autour de moi, tout le monde m’en voulait, j’étouffais, je coulais ! Les petits tracas se sont transformés en grande catastrophe. Je voyais la vie en noir au point d’avoir des idées morbides que je n’avais plus connus depuis bien longtemps.
Principale cause : la peur d’un avenir incertain. Le dernier semestre de la licence s’achève dans un fracas de travail inédit jusque là, je me suis sentis submergé. Un enseignant qui n’enseigne rien mais qui n'est bon qu'à débiner et détruire le rêve de toute une vie en quelques mots. Un avenir estudiantin bien sombre ignorant quelle filière emprunter, je me suis inscrit à un concours dont je me suis persuadé qu’il était bien trop lourd pour mes épaules (l’avenir nous le dira). Un avenir professionnel à court terme remis en cause, adieu mes 2 mois d’embauches estivales et tous les revenus qui allaient avec. Il est bien tard maintenant pour faire de nouvelles lettres. Sans compter l’ambiance générale autour des élections. Un nazi, un totalitaire démago, le roi du pays des enfants ou la catho cul-bénis ne sont pas des éventualités qui me réjouissent. La monté de xénophobie actuelle sous les applaudissements me fait peur. Et le résultat final de ces élections influencera directement l’avenir professionnel que j’ambitionne : le cinéma et donc le statut déjà très précaire d’intermittent du spectacle.

    Je me suis laissé coulé avec la sensation d’être impuissant face aux événements qui secouent ma vie. Mes crises existentielles ont exaspéré, énervé, désabusé… j’ai parfois put être odieux avec des gens que j’aime et jamais je ne pourrais assez m’en excuser. La douche froide qui a fait déborder le vase. Elle est parti. Curieusement c’est la rupture que j’ai le mieux digéré. Je ne suis pas resté prostré des heures à sangloter. Au contraire, mon sommeil s’est améliorer, la tension dans ma tête s’est presque évaporée. J’ai quand même perdu mon appétit mais je sent que je sorts du brouillard. Le fait de ne pas savoir mais de sentir m’était insupportable. Ce fut à vrai dire un soulagement. Je ne garde aucune rancœur, l'honnêteté reste une des valeurs que je respecte le plus et je ne sais pas dire stop. J’avoue que je n’ai pas encore réalisé que je ne la serrerais plus dans mes bras, que je ne l’embrasserai plus, que je ne lui ferais plus l’amour… les jours passent et tout me ramène à elle. Tu me manques. Ces 6 mois de bonheur me manquent. La douleur s’insinue, elle n’est pas malheureuse ou dépressive celle là, non elle est pleine d’espoirs et de regrets. Le regret d’avoir gâché quelque chose qui aurait put être encore plus beau. "Tu m'as appris à te désaimer" résonne encore dans ma tête.

    Je ne me fais plus d’illusions ni de plans. Je prends désormais la vie comme elle vient au jour le jour et advienne que pourra. Mais peut-être qu’il était nécessaire de partir… pour mieux revenir (qui sais ?)

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