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Born to resist
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3 mars 2011

Migration saisonnière

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              Je profite de l’accalmie que m’offre le premier arrêt de travail de ma vie professionnelle pour repointer le bout de mes plumes par ici. On peut dire que depuis le mois de décembre et mon retour des Antilles marqué par une grande zenitude, les choses n’ont pas chômé. J’ai pris mes couilles en main et me suis proposer à mon nouveau supérieur pour le poste de superviseur, autrement dit pour devenir son adjoint et coordonner des personnes qui sont là depuis plus de vingt piges pour la plupart alors que je vais bientôt conclure mon premier anniversaire dans la boite. Il en a semblé ravi, à mon avis il n’attendait même que cela. Les nouvelles embauches et organisations ont apporté un véritablement apaisement dans notre service. Certaines arrivées et certains départs m’ont fait gagner en assurance. Le temps de l’observation est terminé. Je suis arrivé à un degré de connaissance de mon métier qui me permet de ne plus me faire marcher sur les pieds. Mes propositions ou mes objections, toujours argumentées, ont désormais du crédit aussi bien auprès de mes collègues que des grands pontes. Je suis d’autant plus fier de cette réussite qu’elle a été accomplie sans vendre ni mon âme, ni mon cul au diable. Cette « promotion » qui est davantage une forme de reconnaissance devrait être officialisée dans les mois à venir, en attendant il s’agit d’un secret de polichinelle. Les gens ne sont pas dupes, voient ce qui se passe et je ne fais rien derrière leur dos par respect envers eux et jusque là ils me le rendent bien. Etrangement, ne pas prendre les gens pour des cons fonctionne assez bien. Ils devraient apprendre ça dans leurs formations de manager. J’avance tranquillement dans mes nouvelles attributions. Un nouveau métier s’ouvre à moi avec des avantages, des inconvénients mais surtout de nouveaux défis. Je me rends compte que je m’ennuie rapidement lorsque je commence à maîtriser quelque chose.
              J’ai quitté mon placard à balai depuis la semaine dernière. Ca me fait bizarre de me dire que je ne reviendrai sans doute plus jamais dans ce lieu où j’ai passé la majorité de mon temps ces cinq dernières années, avec de bons et de mauvais moments mais sans aucuns regrets. Après moult péripéties immobilières (dont un refus parce que nous n’étions pas un couple car même gay nous l’aurions eu… on a bien essayé de leur faire croire mais il était trop tard), Portos et moi avons trouvé notre nouveau pied à terre : superbe F3 neuf de 67m² toutes commodités, super bien situé et à un loyer très bon marché. Un énorme coup de bol. J’ai été le premier à emménager, toutes les affaires que j’avais dans mon studio rentre désormais dans ma seule chambre… c’est vous dire le changement d’espace. Le quartier est super calme donc finit les clodos bourrés qui se tapent la gueule à coup de bouteille sous mes fenêtres à 2h du mat’ et que dire de la vue ? L’imposante façade d’hôtel qui occupait tout mon champ de vision dans ma boite à chaussure a laisser place à de grandes baies vitrées sans vis-à-vis. Et puis les transports également : ligne directe jusqu’au boulot à quelques stations de RER, fini les galères de changements interminables. Le jour et la nuit. Cet appartement c’est une opportunité, une nouvelle vie qui commence, un moyen définitif de tourner ma page parisienne. Je suis près d’un important centre d’activités, de mes amis et de ma famille. Je vais pouvoir enfin me reconstruire une vie sociale extra-professionnelle digne de ce nom comme par exemple aller faire du sport avec Atos, me faire une toile ou boire un verre après le boulot selon mes envies ce qui étaient devenus quasiment impossible ces derniers mois. Surtout : ma solitude va être brisée. J’expérimente la colocation pour la première fois mais je n’ai pas peur. On se connaît quasiment sur le bout des doigts, on a beaucoup de goûts en commun et on a suffisamment d’espace et de cervelles pour ne pas s’embrouiller bêtement. Pour le moment on est encore en mode camping avec nos montagnes de cartons et nos quatre pauvres chaises pliantes au milieu dans notre immense séjour, mais une fois que l’on aura bien fait monter le chiffre d’affaire d’Ikea et de Conforoma, il n’y aura plus qu’à…. Mon objectif suivant sera de m’acheter une voiture pour enfin être totalement libre de mes mouvements. On a beau dire, c’est quand même plus agréable lorsqu’on a de l’argent, dommage qu’il faille se crever le cul à un travail pour toujours épanouissant pour en arriver là.
                Coté cœur, c’est comme le coté cul, toujours le néant. Il faut dire que j'avais mal d'autres choses en tête ces derniers temps. Il y a bien une ou deux des dernières recrues qui me plaisent bien mais les relations au boulot, surtout avec les responsabilités qui m’attendent je m’en méfie un peu. J’ai revu récemment Promotion Canapé (1990) de Didier Kaminka, et même si l’on ne fait plus partie des PTT j’y ai retrouvé certains mœurs dans les anecdotes de mes plus anciens collègues. « Cette entreprise, c’est une boite : une boite échangiste » Je n'ai encore rien à échanger. J’ai mis une croix définitive sur la patineuse surtout depuis qu’elle a passé son statut Facebook de Célibataire à En Couple ce qui pour une nana comme elle signifie presque un mariage. Les carottes sont cuites, tant pis. Je me suis laissé avoir par un mirage mais je trouve que je le vis assez bien. L’habitude de la déception ou enfin la conscience que rien ne s’acquière les mains dans les poches. Tôt ou tard je trouverais, ailleurs, je ne cherche plus depuis longtemps. Il m’arrive même d’apprécier parfois ce statut de célibataire, surtout lorsque je vois les couples se prendre la tête ou mes amis se faire commander par leurs conjoints. Je n’ai pas de douleur mais un peu de nostalgie lorsque je vois ce que ma dernière ex devient. Il m’arrive de me demander si l'on n’a pas fait une bêtise lorsqu’on s’est séparer et je ne sais pas si mon égo surdimensionné mais je suis quasiment persuadé qu’elle se pose la même question jusqu’à s’en rendre malade. La roue tourne et elle fait avancer le char de la vie. Voici donc 2011 et mes 26 ans. L’Etat et ma banque ont décrété que je ne suis plus un « jeune » mais j’aime bien les contredire sauf que voilà… on vieillit vraiment. La trentaine se rapproche, mes goûts, mes envies, mes idées changent petit à petit. Il me faut une semaine pour me remettre d’une cuite là où avant il ne me fallait que quelques heures de sommeil. Je voulais un enfant avant mes trente ans, je sais aujourd’hui que ça n’arrivera pas (à moins d’un accident ;-) Les femmes croient souvent être les seules à avoir une horloge biologique, évidemment que pour nous c’est différent mais je n’ai pas envie que l’on me prenne pour un grand-père lorsque je ferais la sortie de l’école. Je viens de me rendre compte que ma liste des 100 défis est arrivée à expiration le mois dernier. C’est là que je me dis que ça passe beaucoup trop vite. En trois ans j’ai à peine accomplie un quart de mes objectifs ce qui n’est un bilan très fameux. Trois ans qui ont filé, j’ai l’impression de l’avoir rédigé hier cette liste. Et les défis les plus accessibles ne sont pas forcément ceux qui ont été le plus réalisé. A l’heure où mon grand-oncle de 93 ans, que je tiens comme mon grand-père, attend son heure avec encore toute sa conscience dans un lit d’hôpital, je me dis que notre génération ne vit que trop peu.

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Commentaires
D
Tu as mis à jour la liste, alors j'ai regardé :) Perso j'ai laissé tomber depuis longtemps. Consommer = relations sexuelles ; coucher = pénétration. C'est pas à toi que je vais l'apprendre ! lol<br /> En fait c'est surtout parce que perso, ça m'est arrivé 3 fois d'emballer un mec dans un bar ou une boîte, mais il n'y a pas eu de sexe après, donc je ne les compte pas comme "coups d'un soir". <br /> Enfin ça remonte à 2009 pour le dernier, donc je parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître... lol<br /> <br /> Alors ???? ^^
T
lol tu as l'œil sur tout toi... ahahah... heu... ça dépend par quoi on entend "consommer" ? :p
D
Oui bon c'est très bien tout ça, mais ce qui nous intéresse c'est ton aventure d'un soir :D A moins que ça n'ait pas été consommé, et là ça ne compte pas ! ^^
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