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Born to resist
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22 janvier 2009

Conscience rebelle

 

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         Le coup de blues d'hier est fini. 24 ans... La peur de me décevoir est plus grande qu'un improbable constat d'échec. Plus jeune, je me disais qu'à cet âge là, je serais peut-être marié, des enfants, un travail intéressant qui me permettrait de gagner assez pour ne pas me poser trop de questions. Être à l'image de mes parents. C'est ce que tout le monde souhaite au fond de lui en fin de compte. Il faut juste réaliser que rien ne se passe jamais comme prévu dans la vie. Que même ceux qui ont réussi, dans n'importe quel domaine que ce soit, ont et auront toujours des doutes, des regrets, des aspirations inassouvies. J'ai lu quelque part que la moyenne d'âge d'entrée dans la vie active est de 23 ans, en regardant autour de moi je peux le confirmer. 24... Je reste dans la moyenne pour l'instant, si l'on prend en compte ceux qui ont commencé dès 16 ans et ceux qui achèveront très tard leurs études. Un seul constat : je passe trop de temps à ruminer. Pas assez de confiance, aucune détermination, grande gueule sur le papier, trop sensible dans mon cœur et dans ma tête... La confiance, je ne l'aurais jamais totalement. Le doute fait partie intégrante de ma personnalité et c'est ce qui me force à exceller dans les choses que j'entreprends vraiment, même s'il me prive d'autres en m'insinuant pas mal de préjugés dans le crâne.  Ma sensibilité est autant un défaut qu'une qualité. Je ne parle pas de pleurnicheries mais de perception, d'empathie, de sensation, d'analyse. Le monde d'aujourd'hui et les moyens qu'il offre me renvoient trop de signaux, trop de souffrances, trop de révoltes, trop d'admirations ou de dégoûts, trop de combats à mener pour de si petites épaules. Il faut que j'apprenne à me recentrer sur ce qui m'entoure directement, ce qui est à ma portée. Me concentrer sur les gens qui comptent et qui m'entourent. De profiter plus que de dénigrer, bref d'apprendre à la boucler de temps en temps. Il parait aussi que je suis à un âge où le taux de bonheur est le plus faible après celui de la quarantaine. Rien d'étonnant à cela, c'est celui où les rêves se fracassent contre les récifs de la réalité et celui où l'on se rend enfin compte que ce rêve a complètement sombré dans les abîmes de l'amertume. "Le taux de bonheur", comme si le bonheur était quelque chose de quantifiable. C'est une licorne que l'on poursuit toute notre vie sans jamais pouvoir l'attraper. On peut la caresser quelques fois. La notion de bonheur est différente et propre à chacun. Certains perdent même leur vie dans cette quête comme le Che qui la recherchait dans la justice et l'égalité entre les hommes mais à travers les armes. Comme le docteur Martin Luther King dans la fraternité des peuples. Il a fait un rêve... Un rêve qui ne s'est pas fracassé malgré une balle, malgré la mort, malgré les années. Il a résisté, ce rêve, et il a escaladé la falaise de la réalité pour la vaincre. L'ascension a été difficile mais elle a atteint un point de non retour, une belle corniche, le sommet n'est plus très loin. Les montagnes ne sont pas infranchissables, les pires des réalités non plus. Alors pourquoi devrais-je me condamner aux abîmes alors que je n'ai commencé qu'à grimper quelques mètres d'un pic beaucoup moins imposant? Je manque de cours d'escalade, mais en réalité j'ai surtout peur de m'écorcher les mains. Trop douillet pour cette vie sans doute, c'est pour cela que l'on appelle ça des parcours d'exception. Je savais que si cela était trop difficile il me faudrait rebrousser chemin. J'en ai toujours eu conscience. Le pire est que je n'arrive pas à être fier du parcours accompli et je n'ai pourtant pas de quoi en rougir.
J'ai mis du temps avant de me trouver beau. Je n'ai pas encore finit d'intégrer que j'avais quelque chose à l'intérieur de plus que les autres. Je continue à le cacher, certains, les plus proches le découvrent tôt ou tard en me côtoyant. Certains s'en émerveillent, d'autres prennent peur et me jalousent. Etre intelligent est à la portée de beaucoup, être très intelligent un peu moins. Je me considère juste intelligent mais avec une plus-value que peu de gens surdoués semblent développer : cette sensibilité. J'ai toujours eut conscience qu'on pouvait être à la fois très intelligent et en même temps très con par l'arrogance et l'indifférence au monde. Devant une toile de maitre, je serais toujours plus proche de celui qui évoquera ce qu'il ressent que de celui qui s'appliquera à détailler minutieusement la technique du peintre. Je n'ai peut-être pas encore trouvé mon talent en fin de compte. Peut-être m'en suis-je trompé. Peut-être n'en ai-je aucun. Dans un épisode des Simpsons, Homer devient intelligent après s'être fait enlever un vieux crayon de son cerveau. Il devient très malheureux. Lisa lui explique avec un graphique que le bonheur est inversement proportionnel à l'intelligence. Une chose très juste dans ce monde où la bêtise règne et où la culture est présentées comme quelque chose d'obsolète, d'inutile, ennuyeuse et ringarde. Même si cela est malheureux, je ne compte pas me mettre un crayon dans le nez pour retrouver mon bonheur d'imbécile heureux. Je ne suis pas heureux car j'ai un nombre incalculable de licornes devant moi. Lorsque j'aurais vraiment trouvé ma proie, peut-être serais-je capable de la caresser quelques fois. Je regarde trop derrière moi et suis d'un naturel trop pessimiste pour m'imaginer de bonnes choses. Je ne regarde jamais où je suis. Sans doute est-ce là le problème. Je ne sais pas profiter de ma vie. Je ne demande qu'à apprendre, apprendre à laisser derrière moi ce qui l'est déjà. Admettre que lorsqu'on a passé du temps avec quelqu'un, un bout de nous est parti avec ces personnes, comme un bout plus ou moins grand d'elles sont restées en nous. Même lorsque l'amour a fait place à la haine, on ne peut pas tout effacer. Des pages sont cornées, marquées. On retombe dessus, on se souvient. On peut même les regretter mais ces pages sont tournées et on ne lit pas un bon libre à l'envers. Il faut donner une chance à celles que l'on va découvrir, peut-être seront-elles plus passionnantes que les précédentes. Interminables. On pensera toujours aux pages déjà lues car ce sont elles qui nous ont préparé à lire les suivantes. On a apprit. On peut surligner nos passages favoris, on continuera quand même à avancer. Ce qui est intéressant, aujourd'hui, là, maintenant, c'est la page que je suis en train de lire. Je la gâche trop en pensant à la suite ou aux passages précédents alors que je n'ai qu'à la dévorer. Je ne fais aucune note d'intention. J'en ai déjà trop écrit sans jamais les suivre, juste me persuader et me vider. J'apaise  mon esprit par quelques lignes du coeur. Je suis peut-être beau, intelligent, pas riche mais je me dois de profiter de ce que j'ai plutôt que d'attendre ou de tout faire pour le perdre. Peut-être n'aurais-je pas le boulot de mes rêves, et alors? Ce rêve je n'en suis même pas sûr. Mon seul voeux a été et sera toujours de savoir profiter de la vie. Hier, j'aurais pu dire qu'on n'a jamais ce que l'on veut. C'est faux, c'est défaitiste. On n'a pas toujours ce que l'on veut mais sachons déjà jouir de ce que l'on a, ça c'est le plus difficile car on en réclamera toujours plus.

Source image - Les Simpsons - Le Cerveau (Saison 12, épisode 9)

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Commentaires
C
Ben moi perso je viens d'en tourner une bonne, de page (même si ce n'était pas la plus importante de ma vie). Tournons les pages et jouissons (hmmm) du moment présent.
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