24 balais dans le cul... ça fait mal

21 janvier 2009

24 balais dans le cul... ça fait mal

Quand j'avais 23 ans, l'Amérique était wasp, impérialiste, une idéologie international proche du fascisme, bête tout simplement. A mes 24 ans elle est black, fraternelle, ouverte au monde et pleine d'espoir malgré la crise. Même en deux jours, le temps passe trop vite et je le regarde passé.
24 piges putain, ça défile à une vitesse... Gamin, ça me paraissait être un âge de grand-père, d'adulte que je tarde à devenir. Me serais-je vu là où j'en suis aujourd'hui il y a quinze ans ? Surement pas. Je décevrais à coup sûr le gamin rêveur que j'étais et l'anxieux chronique que je suis toujours. Je n'ai pas confiance en moi? Je me suis fais une raison. Il m'en découle un manque profond de volonté? Evidemment. Je n'ai pas les moyens de mes ambitions comme on dit. On ne guérit jamais de son enfance, mais à quel moment cela a-t-il merdé? I don't know... Aussi loin que je me souvienne j'ai toujours eu une vie de seconds choix, ne sachant pas saisir ma chance lorsqu'elle se présente ou forcer mon destin. Pourtant de la chance j'en ai eu et j'en ai toujours, encore heureux... car je ne sais pas où j'en serais sinon. Voyons le bon coté des choses, j'ai deux choses que je ne peut pas perdre : un bac scientifique et une licence... youhou ! Tout le reste peut m'être retiré aussi vite et plus simplement qu'il ne m'a été donné. Seul le papier survie au fil du temps, ce même temps qui se barre à toute jambe, trop vite pour que je puisse l'attrapper.
Ca y est la machine à me broyer les noix est en marche. J'ai rédigé et rendu la lettre de motivation pour cette "entreprise de terroristes gauchistes" (du moins c'est la définition qu'on en donne dans les médias, toujours dans la retenue) que mon père me réclamait avec bienveillance depuis un mois. Au moins, là c'est sûr, ma vie sera une aventure... ( - soupir - ). La lettre de motivation, c'est le genre de texte que j'ai le plus de mal à pondre. "Tu sais bien te servir d'un stylo" me dit-on. Pour moi ce genre épistolaire revient à mettre une camisole de force à ma plume. Les mots sont pour moi un moyen d'évasion, aussi bien par la lecture que l'écriture. On est pourtant plus proche de l'emprisonnement que de l'émancipation. Déjà rien que ce nom est une blague : "lettre de motivation" qu'y a-t-il pourtant de plus démotivant que ça surtout lorsque le taf en question s'annonce paaaaaaaaassionnant. Je trouve cela d'un grotesque et d'une hypocrisie sans borne : "Pourquoi je veux taffer ici? heuuuu... Parceque j'ai toujours rêver de faire partie de votre boite... blablabla... opportunité... blabla... évolution... bla... Bordel, c'est juste parceque j'ai besoin de thunes pour bouffer et dormir sous un toit connard !" Ca et juste ça. Tiens comme par hasard c'est aujourd'hui que sort en salle Les Noces rebelles. C'est le film qu'il me faut en ce moment. J'ai jamais vu une bande-annonce me parler autant alors je n'imagine même pas le film. "On en vient vite à se demander comment on est devenu si médiocre..."
Tu parle d'une bonne question réthorique. Je lache prise, ma vie m'échappe, je laisse les autres prendre le volant à ma place pour quelques temps, prendre la direction de tout ce que j'ai toujours fuit. Je laisse couler pour le moment car je n'ai pas d'autre alternative. Je garde dans ma un coin de ma tête, le moment où je ferais demi-tour au frein à main. Je me connais. Le sentiment de sécurité est mon ennemi. Il annihile les ambitions et la prise de risque. Si je m'installe dans quelque chose de posé. Je n'en sortirais pas volontairement. Je rêvais de "la balle", d'un métier où je prendrais du plaisir en en donnant, sans strass ni paillettes, juste de quoi vivre. A la recherche d'une vie moins ordinaire, moins ennuyeuse, moins aliénante. J'ai 24 ans, quels sont mes rêves aujourd'hui ?