Bilan comptable

    Je sais. Contrairement à ce que je dis j'ai déserté. Se saouler la gueule avec vous et oublier nos soucis ensemble, mais quel plaisir cela serait même si je craint que cela ne tourne en réunion des alcooliques anonymes. Je peine à écrire. Je peine à penser. Je peine à exister car je ne sais plus ou aller. Écrire, bloguer, permet de poser les choses à plat et de prendre du recule. J'en prend déjà tellement trop ces temps ci et à force de reculer pour mieux voir je vais me péter la gueule. Pour ne rien arranger je hais les fêtes de fin d'année et celle ci est des plus bizarre. Je m'y sent mal à l'aise.

    La fac ? J'ai laissé tomber mon cours de « produits télévisuels », pas assez de temps pour changer de sujet et je ne peux plus voir sa tête de Grand Schtroumpf radoteur en peinture. Cela m'arrange en fait. Je vais la jouer stratégique en ne validant cette matière qu'à la session de Septembre, Pour mon autre EV, je m'y suis plié avec application et détermination même si la question persiste : ou cela va-t-il me mener?

    Le boulot ? Toujours rien à l'horizon et cette fin d'année est des plus rude. Je suis près à m'engager dans n'importe quel travail. Encore faudrait-il que je me mette à chercher sérieusement. N'importe quoi? Je ne sais pas, peut-être pour de mauvaises raisons. Je crains l'engagement, tous les engagements... On me parle de banque, de sociétés gérant du nucléaire... Serais-je près à renoncer à mes convictions? A renier mes idéaux ? Mon identité ? En échange d'une vie posée ? Serais-je capable de vivre d'un boulot que je déteste plus que tout? Je ne veux pas vendre mon âme au diable non, mais comment le dire et le faire passer sans pour autant paraître faire la fine bouche ? « On ne se nourrit pas que de nourriture. » et mon esprit paraît insatiable, en complet décalage avec notre temps. "Encouragement" et coup de pression familial, difficile de différencier les deux. « Tu es plus intelligent que la moyenne... Je ne comprend pas pourquoi tu n'as pas confiance en toi! » Dans la bouche paternelle cela fait son petit effet même si je lui impute une part de ce cruel manque. Si cela pouvait se contrôler j'en serai le premier heureux. Je ne me suis jamais considéré comme un imbécile sans pour autant me sentir au dessus du lot. Plus que jamais, je crois, les simples d'esprit et les inconscients sont bénis des Dieux. Une époque de cynisme à laquelle je ne parvient pas à adhérer, ou les qualités servent moins qu'un bon piston. Génération SIDA. Génération précaire. Génération perdue. Génération de merde alors que je rêve trop d'une génération de révolutionnaires. Pourquoi le fric à tout prix? Pour bouffer et avoir un toit bien sûr mais surtout être indépendant de qui que ce soit, de ne rien devoir à personne et de ne pas paraître être un faire valoir, pire un parasite. Surtout me sentir utile. Ma tête, mes mains, peuvent servir. A quoi ? C'est la question que je me pose tous les matins.

    L'Amour ? De ce coté là tout va bien merci. Je n'ai à me plaindre de rien si ce n'est qu'on en revient aux questions d'engagements et d'indépendance. Je ne peux pourtant pas me sentir étouffé. Je dois être un célibataire trop endurcit au fond de moi. Je ne sais pas, je suis heureux dans cette relation mais un étrange sentiment de perte de contrôle sur ma vie m'envahit sans que je puisse en définir l'origine. C'est un ensemble de choses. J'associe ça à un complexe vis à vis de mes moyens financiers actuels, Et puis l'amour est quelque chose de bien complexe, parfois surfait, nombre de couple se séparent en ce moment. Pour ne pas changer je suis à contre-courant. Kramer, Lau et leur mariage au mois de juin, vous vous souvenez? Hé bien c'est déjà fini. Six mois de mariage ont eu raison de 5 ans et de demi de vie commune. A n'y rien comprendre. Après avoir été aterré (j'ai mis plus d'une journée à réaliser que ce n'était pas une mauvaise blague lorsque je l'ai appris), j'en suis désormais attristé. Incompatibilité d'humeur soudaine, ça peut arriver à n'importe quel couple mais ça sort rarement de nul part ni du jour au lendemain, alors pourquoi ce mariage qui a tant coûté en argent et en énergie ? Je ne comprend pas, et je ne peux pas car je ne suis pas à leur place. Tant pis c'est la vie. A croire que deux signatures sur un papier vous chamboule une vie pourtant déjà bien bâtie. Marié et divorcé dans l'année à 23 ans ? C'est le genre d'expérience qui me fera réfléchir à l'avenir. Le bonheur peut se résumer au sexe, ce sont deux plaisirs similaires dans leur fugacité. Jamais au grand jamais je ne m'engagerais dans un tel processus si j'avais le moindre doute, quitte à annuler le mariage une semaine avant comme l'a fait un de mes cousins. Deux amis que j'adore se séparent donc. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai ressenti la fin de cette histoire comme un décès. Lorsqu'on est habitué à voir deux personnes ensemble on ne parvient plus à les dissocier. Une entité a disparue. Je redoute la suite des évènements. Jongler me fait chier ; je ne veux perdre personne.

    Amitié ? Justement je suis en manque. Depuis que Atos a emménagé et qu'il ne lui manque plus que le bébé, le chien et le monospace, je le vois de moins en moins et le moral s'en ressent. Aramis est lui aussi presque perdue de vue, toujours à droite, à gauche mais rarement vers nous. Peut-être est-il aussi paumé que moi, difficile à dire de loin. Il me manque aussi. Portos m'apprend qu'il change de travail. Il va partir loin, on va avoir donc plus de mal à se voir. Lui aussi me manque et me manquera. La troupe de mes mousquetaires s'éclate mais pas dans le bon sens du terme. La vie c'est naze.

    La santé ? Là je touche du bois. A part quelques douleurs dans le dos je pète le feu contrairement à... presque tout le monde donc je retouche du bois. Mon grand-père paternel est à l'hôpital mêlant nécroses et folie sénile en prenant sa femme de ménage pour mon père. Difficile à gérer moralement. Drôle de sentiment, je culpabilise ne pas être triste, de ne pas être compatissant ni inquiet, d'être pressé. Culpabilité au moment même ou certains perdent leurs grands-parents aimés, eux. Je ne pense pas que ce sera encore pour cette fois, il est trop coriace, et j'en suis énervé. Un curieux cocktail. Coté positif : ma grand-mère peut enfin se reposer. Coté négatif : je suis triste de ne pas l'être et je ne sais sous quel angle aborder ça avec mon père, car lui il en souffre et c'est surtout envers lui que j'ai cette peine.

    Trop de douleurs et d'incertitudes m'entourent. M'entourent car elles sont indirectes mais cette putain d'empathie chronique me chamboule les méninges en permanence. « J'ai mal aux autres... » atrocement mal aux autres. Je n'arrive pas à me foutre de la vie de mon prochain. Au fond je suis plus chrétien que le plus pratiquant des catholiques, un comble. Comme si me faire du soucis pour moi ne pourrait pas me suffire.

    Noël... déjà... Je n'ai pas vu les deux derniers mois. Je redoutais trop la fête. Ne pas pouvoir offrir autant que je le voudrais, et l'éventualité de recevoir en échange me met mal à l'aise. Trop de scrupules? Je n'aime pas cette période ou tout le monde est triste mais ou il est obligatoire de sourire. Hypocrisie culturelle et cultivée. Tout cela est bien chrétien, l'auto flagellation, difficile de renier ses racines, plusieurs génération d'athées n'ont pas réussi à les effacer. Cette année ration double pour moi, deux réveillons, et oui j'ai deux familles maintenant.

    Je sais pourquoi je n'écris plus ici, j'ai l'impression de toujours dire la même chose et j'ai horreur de me répéter, de me lamenter, de radoter. Si ma vie est un film, son scénario a bien trop de longueur et même si le suspense est intense il lasse rapidement car on n'en voit pas le bout. Fuck.

Comments

[TheDuck]

lol
Ah mais je ne le prend pas mal du tout, rassure toi j'avais bien compris ^^

[Cassandre]

Ne le prends pas mal. Tu connais bien ma façon d'écrire. Il n'y avait aucun sous-entendu. Mes propos sont neutres.

[TheDuck]

point 3. "conscient" et pas "content" ... lapsus? -_-'

[TheDuck]

1. Ne déforme pas mes propos hein ^^
2. Le pognon oui mais pas que ça.
3. La Sneufeuh... faut voir je serai la 3ème génération, avec mon niveau d'études actuel un salaire plus que correct et pas mal d'avantages (pr le moment) pour ce qui est du pétage de plomb j'en suis content mais je me dis que si je dois vraiment faire quelque chose je pourrais toujours le tenter à coté. C'est le piège de la vie confortable qui me fait peur, mais je n'aurai qu'à m'en prendre à moi même.
4. Je ne t'ai rien demander mais merci quand même hein ;)

[Cassandre]

Ouais, tu dis bien "pour le moment"^^ Je déconne...
En gros tu te demandes pourquoi ils ont dépensé tant de pognon dans un mariage en grande pompe, tout ça pour divorcer 6 mois après, quoi :p Comme je comprends ton point de vue vis à vis de la Sneufeuh, c'est clair que c'est le bon plan, ça. Mais tu risques de te morfondre en beauté et de péter un cable au bout de quelques années. Mais bon je ne suis pas ta mère, hein^^ C'est à toi de voir comment organiser ta life -j'ai déjà suffisamment de mal à régler la mienne !