Christmas Blues

   Voilà, Noël est passé. Une journée qui me laisse un désagréable goût de banalité. Evidemment je me suis pété le bide à grand coup de tout ce qu'on ne mange pas le reste de l'année. Evidemment j'ai reçu des cadeaux... enfin surtout de l'argent, beaucoup d'argent... Je me demande encore pourquoi on m'a saoulé pour que je fasse une liste si c'était pour finir avec quelques billets impersonnels. En ces temps de vaches maigres il faut bien reconnaitre que c'est quand même bien utile, mais bon... J'ai l'impression que l'esprit de la fête s'est envolé. J'ai eu du plaisir à offrir des présents mais force est de constater que je n'étais pas dedans. Seul le petit dernier croit encore au Père Noël. Il est persuadé que "c'est un magicien qui se fabrique plein de thunes!" Voilà, pour un gamin de 7 ans qui joue à GTA San Andreas, le Père Noël est un faux monnayeur. Innocence où es-tu? Je le soupçonne de faire semblant d'y croire encore de peur qu'il n'y ai plus de paquets sous le sapin.

    Et pendant que Nainbus 1er baise Carla Bruni au pied du Sphinx, je me gèle les miches à chercher la dernière baguette de pain de la région. Personne ne m'attend. Tout est blanc dehors. Là encore, ce n'est qu'une illusion à l'image de ce qu'a été cette année 2007. Du givre et non de la neige. Les désagréments sans les avantages.
    Il y a un an j'étais en plein préparatifs du nouvel an. Il y a un an... ça me paraît tellement loin et proche à la fois. Rien ne change radicalement à cette période de l'année mis à part un nombre de plus sur le calendrier. Les bilans, par contre, y sont propices. Une chose est certaine : 2007 a été autant merdique pour moi que 2006 a été exceptionnel. Un prêté pour un rendu. Il y a un an... Trop de négatif dans la balance. J'ai l'impression d'avoir pris un pavé dans la gueule entre-temps. Une rupture amoureuse, des amitiés brisées, une dépression, des vacances explosives... Même l'obtention de ma Licence me laisse un goût amer. Je n'oublie pas les plaisirs ponctuels ou quotidiens, le soutient et le bonheur qu'ont put m'apporter mes amis et ma famille mais je ne parvient pas à mettre tout ça sur le même plan d'intensité. Je regarde les photos du nouvel an de l'année dernière. Nostalgie. Je suis triste car elles me renvoient tout ce que j'ai perdu : l'amour, la plénitude, des certitudes, trop de certitudes. Tout paraissait si simple même si je n'oublie pas que tout était loin d'être parfait. L'image de certaines personnes me semblent désormais écornées à jamais. Trop facile, trop figé, trop beau. 2007, du début à la fin, n'aura été que Destruction, Déceptions, Désillusions. Trois "D" qui font mal. Je n'ai pas avancé dans mes objectifs. J'ai été trop occupé à panser au fur et à mesure les blessures qui s'accumulaient. La vie s'est amusé à jeter du sel sur quelques plaies. De ce fait, cette fin d'année ressemble à une pause sur le bord de la route, le temps de reprendre mon souffle. Je garde un léger point de coté et quelques hématomes. Je suis groggy. Je ne suis pas heureux. Je ne suis pas malheureux non plus. Tout me parait fade, Noël en premier. Je garde étrangement de cette fête un souvenir idéalisé et pourtant sans rapport : moi, gamin, allongé sur le tapi devant la cheminé en train de dévorer une bande dessiné. A la télévision, le lapin de La 5 saute dans tous les sens pour souhaiter de bonnes fêtes. Le chat vient se frotter contre moi en ronronnant pour réclamer des caresses. Les Goonies commence. Aujourd'hui tout est froid.
    Il suffirait de peu pour relancer la machine à rêve, pour entamer une nouvelle course de fond. Rencontrer quelqu'un peut en faire partie mais ne vois-tu rien venir à l'horizon? Je ne cherche plus, ça ne sert à rien, j'attends. Je n'ai jamais sut provoquer les choses de toute façon. Je suis un réactionnaire du Carpe Diem, j'attends de voir ce que la vie me propose et je réagis en fonction. Je m'ennuie. J'ai envie de partir, connaitre un peu l'aventure, profiter davantage de ma jeunesse. Pourquoi ne pas faire ce voyage en Europe de l'Est par le train dont je parle depuis si longtemps? Prendre un billet d'avion pour une destination inconnue à l'autre bout du monde? Voir autre chose que la grisaille de Paris. On les aurait presque oublié mais je n'ai pas laissé tomber mes 101 défis.  2008 meilleure que 2007? J'espère qu'elle ne sera pas pire, ce serait déjà bien. J'ai été mis à terre. On m'a piétiné. Je me suis relevé péniblement. J'ai tellement souffert dans mon esprit que je me demande si une souffrance physique ne serait pas un réconfort, une preuve, une sensation de vie. Le tatouage pour bientôt? Une aiguille plutôt qu'une lame. J'en ai assez de ces larmes qui gâchent mes rires. Ce qui ne tue pas rend plus fort. J'ai promis un jour, que jamais ne baisserais les bras. Je continuerais d'avancer  même avec deux blocs de béton aux pieds. Frappez-moi ! J'en rirais... et joyeux Noël.